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Le Bossu

3 janvier 2016 par Jacques Deruelle

 

le bossi couv

Si Alexandre Dumas (les trois mousquetaires) ou Eugène Sue (les mystères de Paris)  ont donné au roman de cape et d’épée ses lettres de noblesse, le dix neuvième siècle n’a pas été avare d’autres chefs d’œuvre, dans un genre littéraire  tombé depuis en désuétude. Publié en 1857 au siècle d’or du Roman feuilleton, le Bossu de Paul Féval porte la griffe des grands ouvrages populaires à redécouvrir.

« Quand il sera temps, si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi »: l’apostrophe du justicier au traître prédit des retrouvailles vengeresses,  fil directeur du roman. Dans les fossés du château de Caylus, un  chevalier de dix huit ans volage et intrépide Henri de Lagardère est venu se mesurer à la plus fine lame du royaume sous Louis quatorze, le très riche et galant Duc Philippe de Nevers. Sur place il évente un complot ourdi par le Prince Philippe de Gonzaque visant à assassiner le Duc et à capturer son enfant né d’un mariage secret avec la belle Aurore de Caylus. Une indéfectible amitié se noue alors dans l’urgence et Henri reçoit de Philippe le secret de la fameuse et imparable  botte de Nevers, une attaque composée, terminée d’un  coup d’estoc en plein front.  Vingt coupes jarrets à la rapière affûtée se jettent aussitôt sur nos deux héros qui résistent avec panache pendant près d’une heure dans l’attente de renforts. Las, le Duc de Nevers est lâchement poignardé dans le dos par l’ignominieux Gonzague qui pourra ainsi épouser sa veuve et s’adjuger l’immense fortune. Mais le trépidant Lagardère a pu s’enfuir,  le bébé au bras en jurant de punir chacun des protagonistes de la conspiration.

le bossu

Vingt ans après le drame oublié de Caylus, sous la Régence de Philippe d’Orléans, l’hôtel parisien du richissime Prince de Gonzaque est le siège de l’acquisition des assignats mis sur le marché par le financier John Law moyennant un alléchant taux d’escompte. Nobles et bourgeois s’arrachent ces célèbres billets à ordre revendus à prix d’or! Le dos porte bonheur d’un vieux bossu aussi  spirituel que retors  sert d’écritoire aux nombreux spéculateurs. Mais partout en Europe les tueurs de Caylus sont retrouvés occis d’un trou entre les yeux quand Henri  de Lagardère pourchassé par l’immonde Peyrolles, homme lige de Gonzague demeure insaisissable. Patience, machiavélique prince,  ton bourreau aux traits d’un malicieux tordu assoiffé de vengeance a su séduire ton propre entourage et pénétrer au cœur de ton intimité!  De péripéties en retournements de situations, l’histoire conduit  le lecteur vers un inexorable duel final au but supérieur, le triomphe de l’honneur et de la vérité.

le bossu paul féval

Dans le contexte de la grande Histoire marquée par le scandale des assignats sous la Régence, le bossu conjugue à la perfection tous les ingrédients de l’excellent roman d’aventures, des personnages principaux à la psychologie plus fouillée qu’à l’ordinaire, une galerie de seconds rôles intrigants et cocasses, des beautés princières en danger, des traquenards assortis de combats épiques ou de duels opposant bons et méchants dans la tradition des légendaires chevaliers. Des confrontations sentimentales subtiles aussi entre le père nourricier  et la veuve de Nevers virant à la jalousie dont la jeune Aurore est l’inextricable enjeu. Paul Féval ose l’impensé d’un amour naissant entre la jouvencelle et son fidèle mais secret éducateur. Son ouvrage reproduit avec panache le très classique et savoureux triomphe du bien et sa pureté sur le mal et sa bassesse!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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